Les ostéochondroses de croissance chez les enfants sportifs

Définition des ostéochondroses de croissance?

Les ostéochondroses de croissance constituent un groupe hétérogène d’affections atteignant avec prédilection les épiphyses et les apophyses au cours de la croissance.

L’ostéochondroses de croissance , est un terme médical qui peut désigner diverses atteintes survenant au niveau de l’os et du cartilage. Il s’agit plus exactement d’anomalies au niveau des zones de croissance des os et du cartilage. Diagnostiquée chez l’enfant ou le jeune adulte, celle-ci peut avoir de nombreuses origines et se manifester à plusieurs niveaux.

Les  ostéochondroses de croissances sont méconnues et indolores. Elles évoluent sans doute, sans aucun signe vers la guérison. C’est parfois une radiographie simple, prescrite pour une autre pathologie, qui fait alors le diagnostic.

Causes des ostéochondroses de croissance ?

À ce jour, les ostéochondroses de croissance restent encore mal comprises. Il pourrait s’agir d’une association de plusieurs facteurs :

• Une implication génétique associée à des facteurs environnementaux comme la pratique sportive intensive ou les troubles statiques (dos voûté, pieds plats ou creux) ;
• Une collagénose, c’est-à-dire une maladie inflammatoire du tissu conjonctif, tissu de soutien cellulaire contenant beaucoup de collagène ;
• Un facteur de croissance non fonctionnel ;
• Une maladie de la coagulation ;
• Une maladie des vaisseaux ;
• Le tabagisme ;

Types d’ostéochondroses de croissance ?

Il existe également deux types d’ostéochondrose :

Type 1 : Ostéochondroses de croissance liées à une ostéonécrose primitive ou secondaire :

• La Maladie de Legg–Calve–Perthes ou ostéochondrose primitive de la hanche est une maladie qui touche les enfants ;
• La maladie de Freiberg (atteinte tête métatarsienne), est une cause fréquente de métatarsalgie, qui survient également au niveau du pied ;
• La maladie de Renander ou nécrose aseptique du sésamoïde métatarsien (douleur première tête métatarsienne) est une affection peu fréquente qui se distingue des autres causes de douleurs sésamoïdiennes par des aspects radiologiques et IRM évocateurs, survient également au niveau du pied ;
• La maladie de Kienböck est la nécrose de l’os semi-lunaire (lunatum) de la main suite à une réduction de l’apport de sang ;
• La maladie de Köhler–Mouchet, une ostéochondrose du pied. Touche habituellement l’enfant entre quatre et six ans avec une prédominance masculine ;
• La maladie de Panner, une ostéochondrose du coude. Elle est plus souvent vue chez les enfants de moins de 10 ans ;

Type 2 : Ostéochondroses de croissance liées aux traumatismes ou au stress exagéré sans ostéonécrose :

• La maladie d’Osgood-Schlatter qui est une ostéochondrose du genou, et plus exactement de la tubérosité tibiale antérieure ;
• La maladie de Sever qui correspond à une ostéochondrose du talon ;
• La maladie de Sinding–Larsen–Johanson, plus communément appelée « le genou du sauteur », est une déformation de la pointe de la rotule ;
• La maladie de Blount est caractérisée par un défaut de croissance de la partie interne du tibia au niveau de son extrémité supérieure. Cette anomalie conduit progressivement à une déformation se traduisant par des jambes arquées avec une angulation de l’os juste sous le genou (varus) ;
• La maladie de Scheuermann désigne une affection des vertèbres liée à la croissance du squelette qui provoque une déformation de la colonne vertébrale, une cyphose ;

Symptômes de l’ostéochondrose de croissance?

• Un gonflement articulaire ;
• Une douleur à la mobilisation passive de l’articulation concernée ;
• Une boiterie de degré variable ;
• Une sensation de blocage articulaire ;
• Des mouvements difficiles avec des difficultés à marcher ou à bouger les bras;
• Un œdème;

Diagnostic des ostéochondroses de croissance?

Le diagnostic est évoqué essentiellement devant une douleur de rythme mécanique.

Ainsi un examen clinique accompagné d’un interrogatoire est nécessaire pour évaluer les douleurs ressenties et éliminer les autres causes possibles, la douleur est facilement reproduite surtout à la percussion de l’articulation.

L’articulation touchée reste mobile, mais les amplitudes articulaires peuvent être diminuées.

D’autres examens peuvent être utiles, pour mieux préciser la localisation, l’étendue et le stade évolutif de l’ostéochondrose :

• Un examen radiographique pour confirmer le diagnostic, souvent complétée par un arthroscanner ( à la recherche d’une interruption de la surface cartilagineuse ) ;
• L’arthroscopie permet d’explorer l’intérieur d’une articulation à l’aide d’un petit tube appelé endoscope. Elle a pour but de détecter des anomalies au niveau des structures articulaires. L’arthroscopie n’est pas nécessaire pour le diagnostic, en revanche elle peut être utilisée pour le traitement ;
• L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de visualiser de manière précise l’os situé en profondeur, elle est utile ainsi en cas de doute diagnostique ou pour préciser la démarche thérapeutique.

Facteurs favorisant les ostéochondroses de croissance?

• Les contraintes mécaniques (efforts intenses) ;
• Les impulsions répétitives ;
• Une activité sportive trop intensive ;
• Les mauvaises postures ;
• etc.

Traitements des ostéochondroses de croissance?

• L’arrêt sportif est une part primordiale de la prise en charge ;
• Suppression des mouvements intenses ;
• Une période de repos afin de limiter les sollicitations de la zone affectée ;
• Traitement médicamenteux repose sur les antalgiques simples pour soulager les douleurs ;
• Une rééducation par kinésithérapie ;
• Port d’une orthèse End-Osgood ou End-Sever d’immobilisation ;

Le recours à une intervention chirurgicale est rare, mais il peut être nécessaire en cas d’échec ou de complication.